Faisant partie des 110 oeuvres à lire, ce livre est typiquement le genre d’écrit que je n’aurais pas abordé si on ne me l’avait pas recommandé.
Mon ressenti est mitigé. Mais tout d’abord je tiens à relever quelque chose qui me fascine: la capacité de certains d’analyser et d’abstraires des règles (pas forcément juste j’en conviens) de l’Histoire… Parce qu’a fait Machiavel ici c’est une grande synthèse de la vie de plusieurs hauts personnages tels que Moïse, Cyrus, Marc Aurèle et j’en passe. Et de ressortir un ensemble de 26 chapitres exposant des principes politiques qui - il me semble - s’appliquent encore à ce jour; moi je dis bravo! En ce sens, Machiavel, entre pour moi dans la catégorie des sages (un Merlin quoi .
D’un autre côté, c’est une œuvre qui parle de politique. Et moi la politique j’ai de la peine à bien la digérer. Cette envie absolue d’avoir du pouvoir sur les autres, de se montrer bon, juste, digne et fort (très accentué par Machiavel) ont tendances à me repousser.
Pour résumer, si je m’incline devant le génie de l’auteur, je dirais que le contenu ne me rassure pas quant à la nature humaine malheureusement. J’ai tout de même pris du plaisir à lire ce livre dont voici deux passages qui m’ont particulièrement plu:
Mais quant à l’exercice de l’esprit, le prince doit lire les histoires et considérer en celles-ci les actions des hommes excellents, voir comment ils se sont gouvernés dans les guerres, examiner les causes de leurs victoires et de leurs défaites, pour pouvoir fuir celles-ci et imiter celles-là; et surtout faire comme a fait, dans le passé, quelque homme excellent qui a pris en imitation un homme qui, avant lui, a été loué et glorifié, et e celui-ci a toujours tenu auprès de lui les gestes et les actions, comme on dit qu’Alexandre le Grand imitait Achille, Césrar, Alexandre, Scipion, Cyrus.
J’adhère à cette idée d’apprendre de nos pères, bien que dans le contexte de cette citation, Machiavel lui l’applique à un capital de savoir à acquérir en temps de paix pour mieux s’en servir en temps d’adversité; ce qui en fait un but un poil trop belliqueux pour moi… Passons au deuxième passage que j’ai choisi:
Je conclus donc que, la fortune et les temps variant et les hommes demeurant obstinés dans leurs manières, ils sont heureux tandis qu’ils s’accordent ensemble et malheureux, quand ils sont en désaccord. Je juge en revanche ceci, qu’il est meilleur d’être impétueux que circonspect, parce que la fortune est femme et il est nécessaire de la battre et de l’affronter, quand on veut la soumettre.
Ce passage m’a bien fait rire. Je trouve qu’il met bien en avant le côté macho italien! Enfin bon, la chance ça se provoque comme on dit et une fois de plus j’y adhère. Trop facile de dire que nos vies sont dirigées par le destin, ça ne marche pas pour moi. Machiavel défend très bien cette idée dans le chapitre 25 d’où est tiré la dernière citation.
Bref, Le Prince de Machiavel, une oeuvre majeure ayant fait couler beaucoup d’encre mérite certainement d’être lue mais vous demandera une certaine persévérance si, comme moi, la politique ne vous passionne pas.
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